Pour arrêter l’hémorragie, il semble que la décision prise par la cellule de crise, vendredi, et la note affichée selon laquelle, un confinement de trois jours est indispensable dans toute la ville de Zarzis, du dimanche à mercredi inclus —exception faite pour les pharmacies, les boulangeries— n’a pas bénéficié de l’approbation du gouverneur de Médenine. Elle a été tout simplement prise à la hâte. En effet, il y a une commission régionale qui a son mot à dire à ce propos, avant sa diffusion.
Lassaâd Safi, pharmacien et conseiller municipal, n’était pas au courant, non plus, et il a quoi dire sur l’état des lieux. «Le manque de personnel et d’équipements exigent un hôpital mobile pour faire face à ce mal et arrêter la contamination communautaire», a-t-il affirmé. La durée de ce confinement proposé a paru bizarre à des médecins spécialistes et l’un d’eux, qui a souhaité garder l’anonymat, a observé en sourcillant : «sans commentaire !»,
D’autres ont souligné que le confinement et le respect du protocole sanitaire sont une affaire de conscience et de responsabilité. Les retraités, par exemple, peuvent garder la maison de 10 à 15 jours au moins. Ceux qui viennent de l’étranger pour passer leurs vacances et visiter leurs proches ou assister à la cueillette des olives devront respecter le confinement également. Pour sa part, et pour faire pression sur les autorités locales, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) a contesté vivement cette décision.
Voilà pourquoi, et sans aucune hésitation, cette proposition a été rejetée à l’unanimité par tout le monde à Zarzis.